La première séance permet d'expliquer ce qui ne va pas, ce que vous désirez voir changer. Si vous m'y autorisez, je vous interrogerai sur votre enfance, votre vie actuelle, votre travail, votre sexualité, tout ce qui me permettra de mieux vous comprendre pour construire avec vous la thérapie qui vous conviendra. Les séances suivantes dépendront de ce que nous aurons décidé pour vous ensemble. C'est un travail de collaboration. Des exercices pourrons vous être prescrits.

L'exemple d'Hélène, ci dessous, vous décrit un exemple de séance d'hypnose, tout en sachant qu'aucune séance ne se ressemble!

  1. Présentation du cas d'Hélène

Hélène a 47 ans. Dans les suites d’une hystérectomie compliquée d’un volumineux hématome ayant fait l’objet d’une reprise chirurgicale, elle développe des douleurs pelvipérinéales complexes. C’est une patiente que nous connaissons depuis près de 20 ans. Nous l’avions déjà prise en charge lors de ses deux rééducations du post partum et nous avions suivi l’un de ses fils encore nourrisson pour un problème de bronchiolite récurrent. Elle est désespérée. Son chirurgien, qui a tenté deux infiltrations et un débridage de la cicatrice, a sous-entendu qu’il ne pouvait plus rien pour elle, aucun diagnostic n’a réellement été posé. Les douleurs vont en s’amplifiant depuis plusieurs mois et elle ne sait plus à qui s’adresser. Elle m’explique que son médecin généraliste a prescrit de la kinésithérapie à sa demande. 

Sa famille est très soutenante, son fils ainé, étudiant à Paris, lui téléphone tous les entre-midi et son époux est très attentif et prévenant.

Elle est en arrêt de travail depuis trois mois, ne peut plus s’assoir. Elle n’a plus eu de rapport sexuel depuis l’intervention. Elle a cessé toute pratique sportive. Elle ne supporte pas les médicaments prescrits par la médecine de la douleur.

   2. Observation d’une induction hypnotique 

Hélène arrive à ma consultation en larmes, elle n’en peut plus. Elle parle de mourir. Elle explique qu’elle pense de plus en plus souvent à la mort et que nous sommes la première personne à qui elle ose en parler. Elle explique également qu’elle a honte de ne plus vouloir se battre mais qu’elle a l’impression que personne ne peut l’aider et qu’il n’y a pas de solution à son problème.

Nous lui confirmons que cette douleur est particulièrement rebelle et puissante et qu’elle n’est pas la première à qui cette douleur donne envie de mourir, qu’il va falloir négocier avec elle pour qu'elle lui laisse retrouver une vie heureuse. L’idée est d’extérioriser sa difficulté, que cette dernière ne la définisse pas. On ne peut changer que ce qui nous est extérieur, pas ce qui nous définit (Thérapie Narrative).

Durant cet entretien, Hélène continue à pleurer. Il est un peu plus de midi et son téléphone sonne. Elle sait que c’est son fils et ne veut pas décrocher parce qu’elle ne veut pas l’inquiéter s’il l’entend pleurer. Nous décidons alors, comme une intuition, de nous servir de cet appel :

« Votre fils appelle tous les jours ?

Oui, tous les jours, il est très inquiet.

Qu’est ce que ça signifie, votre fils qui est très inquiet et appelle tous les jours, dans votre relation ?

Ben, qu’il s’inquiète parce qu’il tient à moi.

Qu’est ce que ça signifie, qu’il s’inquiète parce qu’il tient à vous ? Quel sentiment il exprime ?

Ben il m’aime, il a peur pour moi.

Est-ce que dans votre entourage, d’autres personnes vous aiment et ont peur pour vous ?

Il y a mon mari et mon autre fils.

Est-ce que cet amour de votre mari et de vos deux enfants signifie que vous compter pour eux, que vous avez de la valeur ?

Sans doute…

Que signifie ce sans doute ? Quelque chose vous fait douter ?

Non, je compte pour eux !

Est-ce que je peux vous poser une question un peu bizarre ?

Oui

Où ressentez-vous cet amour que vous porte votre mari et vos deux enfants, dans quelle région de votre corps ? »

Tout en discutant, nous nous sommes mis à suivre son rythme respiratoire, notre voix a baissé d’un ton et notre débit s’est ralenti.

« Dans ma poitrine, dans mon cœur.

Pouvez-vous vous concentrer sur cet amour de votre mari et de vos deux enfants dans votre cœur, lui laisser prendre toute la place nécessaire ?

Oui

Parfois, il peut être plus simple pour se concentrer de fermer les yeux sur une expérience intérieure. »

De grosses larmes coulent encore sur ses joues mais il n’y a plus de sanglots. Ses yeux restent ouverts.

« Ou bien les yeux peuvent rester ouverts avec un regard flou »

Et ses yeux se ferment.

« J’ai encore une idée un peu bizarre, si vous me le permettez ? »

Elle acquiesce.

« Si tout cet amour que vous ressentez dans votre cœur, qui montre que vous avez de la valeur pour votre mari et vos deux enfants, si cet amour avait une forme, une couleur, à quoi ça ressemblerait ?

Comme une pelote de laine, jaune orangé, très chaude, toute douce.

Est-ce que vous pouvez faire grandir cette pelote de laine jaune orangé très chaude et toute douce ? Est-ce que cette pelote de laine pleine de douceur et de chaleur pourrait diffuser dans tout votre corps, partout où votre corps en a besoin, partout où c’est nécessaire pour que de la douceur s’installe là où il faut ? »

Elle acquiesce d’un signe de tête. Nous restons silencieuse, toujours au rythme de sa respiration, attentive à sentir ce lien entre nous. Son visage s’apaise, sa respiration se ralentit, tout semble se détendre en elle. Nous poursuivons.

« Quand votre corps aura appris de cette expérience tout ce dont il a besoin pour les heures, les jours, les semaines à vivre, il pourra bouger doucement, votre souffle pourra prendre une profonde inspiration et vos yeux s’ouvrir pour être à nouveau avec moi, parfaitement consciente et éveillée. »

Plusieurs minutes passent encore.

« Profitez de ce moment de détente, de relaxation, de douceur paisible, vous avez tout le temps nécessaire pour que votre corps apprenne ce dont il a besoin. »

Quelques instants passent encore puis nous voyons ses mains s’agiter doucement, un soupir s’échappe et elle ouvre ses yeux.

Nous l’invitons à observer d’ici notre prochaine séance comment cette expérience va l’aider dans son quotidien (cette formulation sous-entend que la situation ne peut que s’améliorer).

Elle nous remercie, dit se sentir beaucoup mieux.

Elle enverra un SMS le lendemain pour nous remercier à nouveau, le mieux-être semble persister.

 

Les consultations sont d'une durée d'une heure pour un tarif de 60 euros. Il n'y a pas de prise en charge par la caisse d'assurance maladie.